Sueur chaude boue moite bambourrissant la fange de soleil et de fer d'un jour collé au sang des diarrhées le pistolet sur la tempe ils meurent sans murmures sans colère mais rien n'afface la chiasse des âmes d'Indochine les camps du Viet-Nam où la roue tourne en barillets jaunes d'eau malade
Homme-matricule d'un Diên Biên Phu où tu ne fus jamais
Petit marin de 17 ans mon père dans l'ordre de ma vie par sa mère abandonnée
Saïgon la rue Catinat ses chaudes soupes Phở ses soldats (Pernod ? cognac-soda ?)
Et ses catins
Te lassent
Fallait-il délaisser Pommeret devenir marié amarré à la marée saoûle
De leurs seins de leurs mains de leurs reins
Avariés... ?
Sur le Bois-Belleau s'alignent les pompons rouges sans crier gare au-dessus du pont les avions élingués par la mer sont lavés en avant canonnier de première classe oublie ton âge en baie d'Along ne souille pas ton blanc nuage en pantalon