Part de jeu ou d'erreur
Y errer en enfant
Rendre à ses nuits leur douleur
A cette cité sans passé
Ses passants...
Blanche lumière de l'aube communiante...
Cinq heures aux horloges de l'aéroport cerclé de pluies
Le chant de guerre des avions les carrelages
Bien cirés
Les plastiques l'aluminium les aciers le ciment
Toujours chauds
L'interminable odeur de chlore des néons les appels les annonces en écho
Sacrifient au sommeil sans sommeil de la cité des anges en nage
Ce décor de béton décolorant mes remords mes désirs mes orages
Un taxi encore boueux...
Le chauffeur au corps avachi...
Par le Harbor Freeway corridor...
Au détour du cuivre des tours nappées de ponts...
Les autoroutes de Los Angeles...
Sous les caresses de millions de pneus trop huilés ...
Il est cinq heures
Chaque minute
Se découpe c'est
L'heure froide tranchée d'équerre
L'infini des gouttes de sang dansant sous
Cent mille réverbères
Et les clochards sur le sol
Beige chassent à petits coups le smog qui floconne sur leurs épaules comme une
Neige
Saoûle
Même les clameurs fières les déchirures en aigu les cordes crochées balbutiantes sur la soie des musiques
Wham bam thank you ma'am
Ne peuvent chasser cette angoisse logique
Qui m'agrippe par le corps et l'âme
Ne voulant plus me faire chanter
Mais il est cinq heures et
The city of nights in lights with cops in cars and topless bars
S'enlise dans ses piscines poissées ses cieux arrondis de brouillards en amande
Lysergique cité des anges penchés sur ce côté-ci des mondes !
L.A. n'est plus... passé le chemin du geai bleu, pas à pas...
-chut !-