universel moment d'éthernité dans le plein soleil de Pommeret le choc des billes les filles jouant à la marelle dans la cour de l'école c'est la veille des prodigieuses et infinies vacances ce matin d'été j'ai offert à la maîtresse un beau bouquet de pivoines cueillies par maman dans notre jardin des Glycines
-si rouges dans le bleu ardent d'un ciel sans limites-
puis je suis allé dans la classe assis à ma place ombrée il faisait si frais sur mon banc de bois fraîchement ciré l'encrier bien rempli avec dehors éblouissant le soleil déjà chaud
Sa chanson
Dans ton jardin
Aux harmonies profondes
De fleurs d'arbres et d'herbes
De soleil et de pluie
Chaque matin
Tu le guettais
Par la fenêtre
De ton lit
Ton bras droit n'était plus
Sur la fin
Qu'une plaie sanglante
Et pourtant tant que tu l'as pu
Tu l'attendais
Pour l'entendre
Et alors
Tu
Souriais
doux-coulant tourbillonnant mousseux clapotant accompagnant mes neuf ans mes genoux fort s'écorchant aux graviers puis aux ronces du sentier sautant comme un cow-boy sur le vélo à la chaîne mal graissée tout rêveur tout fiévreux je retrouve ma chambre et je pense alors à ma vie de quand je serai grand avec mon âge à deux chiffres se pourrait-il trois
adroit chasseur-cueilleur garçon vacher au grand coeur trappeur cosmonaute affairé fier indien Cree chevalier à la grande âme Lancelot à Camelot rêche templier étroit mousquetaire d'Artagnan dépêché d'ordre de Louis le treizième pour retrouver les ferrets de diamants
de sa dame et reine
Anne ?