Gare de Rennes cohue soleil de sueur à poigne et sève des corps bronzés
Je pars
Oubliant le vieux monde vacance du temps de mon corps pesant à l'heure où l'air s'évapore
Je pars
Vite une place pour la plage mais d'abord l'orage et
Je pars
La belle Vilaine est verte maisons champs petites gares pimpantes émouvantes des existences rêvant la mienne sans résistance lui donnant un sens en somme mouvant
Je pars
Comme mon voisin blême et bouffi et la grand-mère toute ridée et la petite fille blonde et nattée en fraîche robe d'été et le jeune séminariste tout rouge et tout droit d'à-côté
Je pars
La vie a un sens c'est l'Eté Saint sanctifié le dieu-soleil qui joue et rebondit sur la mer
L'écartèle la pénètre la féconde en ruisselant les veines saillant sous le hâle salé de la peau et
Je marche sur la mer c'est l'été jusqu'à plus soif à m'en foutre jusque-là mon corps mon âme ouverts à tous les vents
Net
Expurgé
Je m'emplis du piaillement des mouettes des grandes chaleurs de la Vie de la pureté salée des lignes et des vies pour un temps déifiées
Du simple reflet de l'écume du cri des filles aux seins tressaillants muscles fins luisants torses comme lissés par l'huile du stade...
Capture? Viol? Non non non : premier sommeil sous l'Eternel Soleil!
https://youtu.be/nkCk6phPWtw